L'Europe de la corruption est hélas depuis longtemps une réalité. Pour les maffias comme pour les grands groupes financiers internationaux, spécialistes de l'escroquerie et de l'ingénierie fiscale, les frontières européennes ne sont plus depuis longtemps une réalité. Tous s'en servent évidemment pour jouer sur la non-harmonisation des différentes législations nationales pour commettre divers délits et organiser à grande échelle la fraude et le blanchiment d'argent.
Le 1er octobre 1996, sept magistrats européens, dont le français Renaud VAN RUYMBEKE et le Procureur du Roi de Bruxelles Benoît DEJEMEPPE lançaient l' "Appel de Genève" contre l'Europe de la corruption et de l’argent sale, réclamant une série de mesures de bon sens et exprimant leur désarroi devant leur désarmement non seulement en moyens mais au niveau de l'arsenal législatif face à la grande criminalité transnationale en Europe.
A ce jour, plus de 400 magistrats français ont signé cet appel, rejoints par des milliers d’autres dans toute l’Europe.
La réponse du monde politique à cet appel a été plus que mitigée. On notera en particulier les réactions négatives du Garde des Sceaux français Jacques TOUBON, qui ne souhaitait pas voir contre l'Europe de la corruption se dresser l'Europe de la Justice et du Droit.
L’éditorialiste du "FIGARO" dénonçait, lui, "le coup d’Etat des juges" !
Pourtant, chaque jour nous rappelle que la construction de cette Europe de la Justice et du Droit est une nécessité si l'on veut combattre la grande criminalité et plus particulièrement celle en col blanc.
Chaque jour, dans chaque pays européens, des "affaires" nous rappellent que pour les escrocs et les maffieux les frontières n'existent plus.
Ainsi, la Belgique est secouée par un nouveau rebondissement de l'affaire DASSAULT, la plus haute direction du Parti "socialiste" belge est mise en cause et voit les plus proches collaborateurs des hauts dirigeants du Parti jetés en prison.
Ainsi de nombreuses "affaires" françaises, notamment celles des comptes de l'UDF et du RPR, voient les partis politiques jouer pour leur financement illicite avec des comptes bancaires ouverts à l'étranger. On retrouve d'ailleurs la même technique dans l'affaire du PS belge sus-évoquée.
Et tous les partis traditionnels, sans exception, dans tous les pays utilisent ces méthodes.
Aujourd'hui, ils jouent les « monsieur propre ». En Belgique par exemple, on parle de remoraliser la vie politique, on évoque la "Nouvelle Culture Politique", de nouveaux mode de financement des partis...
Dès 1984, le PCN réclamait, sous les rires amusés de ces mêmes politiciens, une moralisation de la vie politique.
Les lois sur la "transparence du financement des partis politiques" n'ont conduit qu'à assurer un monopole du financement par l'Etat au niveau des grandes formations politiques, en excluant toutes les petites. Ce qui n'a d'ailleurs pas mis un terme à la corruption et au clientélisme.
Aujourd'hui, quand on regarde dans la classe politique traditionnelle, personne n'a le droit d'élever la voix et personne ne peut apporter le renouveau qu'attend l'Europe contre la corruption.
Et nous ne parlerons pas des nouveaux "monsieur propre" de l'écologie politicienne ou de l'extrême-droite !
Les écologistes ? Qu'ont-ils fait ? Dans tous les pays européens, ils participent à l'assiette au beurre, ils touchent le financement public, même le plus scandaleux et le plus inique, ils servent d’appoint parlementaire en Belgique, en France ou en Allemagne aux majorités usées de la particratie, en se permettant en outre de donner des leçons de morale.
Et nous n'évoqueront pas le cas de l'extrême-droite européenne qui réussit l'exploit, pays par pays, de réunir à la fois toutes les tares de la particratie sans même ses rares qualités. En France, en Belgique, en Italie, en Russie, partout, l'extrême-droite est le parti du scandale, de la corruption, des "affaires", du népotisme.
Aujourd'hui, pour réclamer une "Opération Mains propres" en Europe, il faut avoir les mains propres et les avoir toujours eues. Aujourd'hui, un seul Parti peut y prétendre : notre Parti, le PCN !
Nous pouvons également revendiquer la lutte européenne contre la corruption, parce que nous sommes le seul Parti actuellement qui propose la création d'un "Droit communautaire et unitaire européen", d’une Magistrature européenne unique, d’une Europe sans frontières du Droit et de la Justice.
Que font les autres, sinon protéger la corruption derrière leurs vaines frontières nationales dépassées ?
Aujourd'hui, la maffia politique est évidemment mal placée pour critiquer la maffia tout court. Aujourd'hui, les affairistes de la politique sont mal placés pour critiquer les affairistes de la banque et de la spéculation anonyme et vagabonde.
Une seule solution : "Opération mains propres" avec le PCN. Un grand nettoyage pour construire l'Europe de la justice sociale et du droit, pour bâtir une société qui ne soit pas comme aujourd'hui impitoyable avec les faibles et lâche avec les forts, mais qui remette chacun à sa place dans le cadre d'un Ordre communautaire européen.
Luc MICHEL,
Président du PCN.