APPEL AU RENOUVEAU
DU LENINISME EN EUROPE
POUR UNE STRATEGIE
NATIONAL-COMMUNISTE !
La victoire aux législatives russes de décembre 95 du nouveau « Parti Communiste de la Fédération de Russie » et le bon score de Guenadi ZOUGANOV aux présidentielles russes de juin 96 dont le corpus idéologique et la stratégie ont été profondément renouvelés par celui ci, sème un trouble profond parmi les derniers partis communistes d’Europe occidentale, qu’ils soient de filiation classique ou d’origine maoïste.
Ainsi, les derniers représentants du « Parti Communiste de Belgique », reconvertis dans le journalisme, ignorent complètement dans le numéro de janvier de leur mensuel « AVANCEE DEMOCRATIQUE » (qui a pris la suite de la publication du quotidien disparu « LE DRAPEAU ROUGE ») les élections russes et la victoire du PCFR.
Dans leur numéro du mois de décembre, ils estimaient par ailleurs que le discours de Guenadi ZOUGANOV était « ambigu » et ... « fascisant » !
Le malaise est le même au P"C"F
Le « Parti du Travail de Belgique », le PTB, exemplaire, lui va encore plus loin puisqu’il n’hésite pas à mentir à ses militants et à ses sympathisants sur le PCFR de ZOUGANOV qu’il qualifie de social-démocrate au mépris de la réalité, mais aussi sur la situation en Russie et les rapports de force entre les héritiers du « Parti Communiste de l’Union Soviétique » (dont plusieurs formations, outre le PCFR se partagent l’héritage) et également sur la dynamique de l’opposition au régime de Boris ELTSINE.
Disons quelques mots pour situer le PTB. Issu de la mouvance anarcho-maoiste (les Mao-spontex) de la fin des années 60, le PTB se donne une apparence plus traditionnellement communiste et vise à récupérer ainsi les derniers débris du Parti Communiste de Belgique. Il influence aussi certains secteurs marginaux du PCF. Le PTB, c’est la cohabitation d’un appareil léniniste très bien structuré et efficace mais qui tourne en vase clos, servi par des militants dévoués mais de peu de portée intellectuelle. Le tout, hélas, au service d’une ligne politique anarcho-ouvrièriste et opportuniste qui met en avant des thèses dépassées.
La ligne de l’horizon idéologique du PTB est en effet figée sur la période 1922-1965. Par ailleurs, le PTB, au mépris des enseignements du Léninisme, notamment de ceux de « QUE FAIRE ? » qui dénonçait le trade-unionisme, est à la remorque de toutes les manifestations ouvriéristes et syndicales en Belgique, appelant notamment régulièrement, et à tord, au mythe de la « grève générale ». Il s’agit là, alors que la direction du PTB avance sa soi-disant orthodoxie marxiste-léniniste, de gaves déviances idéologiques, qui trouvent leurs origines dans le passé anarcho-maoiste des dirigeants du PTB.
Le numéro du 03 janvier 1996 de « SOLIDAIRE », l’hebdomadaire du PTB, titre « Le communiste ZOUGANOV est un social-démocrate » et, à partir de citations tronquées on fait de lui l’équivalent des anciens communistes reconvertis dans la social-démocratie américanisée de Pologne, de Hongrie ou de Roumanie.
L’appartenance de ZOUGANOV à un tout autre courant, celui du National-Communisme, est bien entendu totalement ignorée ou passées sous silence. Il s’agit là d’une attitude traditionnelle du PTB, que l’on retrouve dans toute la mouvance communiste traditionnelle en Europe, pour qui le National-Bolchévisme, ou sa version moderne le National-Communisme, sont assimilés à une variété idéologique de l’extrême-droite ! Le PTB, avec d’ailleurs à sa suite de nombreux journalistes de la presse occidentale, oublie que le National-Communisme ou ses variantes national-bolchéviques des années 1920-30, n’est pas né à l’extrême-droite, qu’il n’a pas représenté originellement les « gauchistes » ou les « trotskistes » de l’extrême-droite comme l’ont appelé certains, mais qu’il est né à l’ultra-gauche, au sein de la mouvance communiste allemande.
En effet, la première fusion entre Nationalisme et Communisme léniniste dans une formation politique commune devait s’incarner dés 1919 dans un courant national-bolchévique, connu sous le nom de « national-communisme hambourgeois », développé à partir de Hambourg par deux leaders de la révolution soviétique de 1918 dans cette ville, les dirigeants du soviet révolutionnaire de Hambourg : Heinrich LAUFENBERG et Friedrich WOLFFHEIM, qui esquissèrent des positions national-communistes. Il s’agissait de l’affirmation de positions communistes radicales en alliance avec des tendances nationales marquées. En 1919 et 1920, WOLFFHEIM et LAUFENBERG animèrent aussi bien en Allemagne qu’au sein de « L’internationale communiste », le « Komintern », un courant national-bolchévique, faisant concurrence aux positions des « Spartakistes » qui venaient de constituer le « Parti Communiste Allemand », le KPD. Chassés en octobre 1919 de ce parti, ils fondèrent immédiatement un parti communiste dissident, le KAPD, le « Parti Communiste Ouvrier Allemand ». Au sein de ce parti, qui sera représenté jusqu’en 1922 au Kominterm tant était grande sa puissance et au mépris même des statuts de l’internationale qui ne toléraient qu’un seul parti par pays, WOLFFHEIM et LAUFENBERG défendaient l’idée de créer une « Armée rouge allemande » afin de reprendre la guerre contre les vainqueurs de Versailles. D’origine juive, WOLFFHEIM, rallié à un mouvement de résistance anti-nazi national-bolcheviste, disparaîtra dans les camps nazis, où il porta le Triangle rouge et l’étoile jaune !
Une autre des grandes figures de la mouvance nationale-bolchevique en Russie et en Allemagne dans les années 20 fut Karl RADEK délégué du « Komintern » en Allemagne. Chargé par la Troisième internationale communiste d’organiser et de coordonner la révolution bolchevique en Allemagne, RADECK avait fini par comprendre tout le parti qu’il pouvait tirer de la synthèse nationale-bolchevique. Il ne manqua jamais alors de favoriser celle-ci.
Lorsqu’en 1923, les armées françaises et belge occupèrent la Ruhr suite au non-paiement des répartitions de guerre par une Allemagne exsangue, un important mouvement de résistance fut organisé par les corps francs nationaux-révolutionnaires. Le chef d’un de ceux-ci, Léo SCHLAGETER fut capturé et exécuté par l’armée française. SCHLAGETER devait devenir parés 1933 le premier héros du National-socialisme qui récupéra abusivement son sacrifice alors qu’il était étranger à la cause du NSDAP à l’occasion de sa mort, Karl RADEK lui rendit hommage dans un étonnant discours. Devant les représentants de l’ « Internationale communiste » à Moscou, Karl RADEK devait énoncer ce qui suit : « la majorité du peuple allemand est composée d’hommes qui travaillent et qui doivent lutter contre la bourgeoisie allemande. Si les milieux patriotiques d’Allemagne ne se décident pas à faire leur la cause de cette majorité de la population et à constituer ainsi un front contre le capital de l’entente et le capital allemand, alors le chemin suivi par SCHLAGETER sera le chemin du néant ». Dans ce même discours prononcé à Moscou le 20 juin 1923, RADEK parle aussi de SCHLAGETER en tant que « voyageur du néant » parés le titre d’un roman nationaliste à succès de l’époque.
Le discours de RADEK aura un retentissement énorme en Allemagne. Il sera d’ailleurs à l’origine de nombreuses convergences et débats entre intellectuels nationalistes et dirigeant communistes au premier rang desquels se trouvait Karl RADEK lui-même, dans la presse de KPD.
En 1930, le « Parti Communiste Allemand », le KPD, devait se souvenir des enseignements de RADEK pour tenter de contrer le national-socialisme, mais aussi pour organiser la révolution en Allemagne. Le parti devait lancer la ligne connue sous le nom de « libération nationale et sociale » dans laquelle les historiens du National-Bolchévisme voient un authentique National-Communisme.
En Russie même, des formes de National-Bolchévisme ou de National-Communisme firent floraison sous STALINE, dans lesquels les Nationaux-Communistes russes d’aujourd’hui voient d’ailleurs leur grand précurseur. Un livre édité en langue italienne sous le titre « LA TERZA ROMA.IL NATIONAL-BOLCHEVISMO IL UNIONE SOVIETICA », du à Mikhail AGURSKI, (en langue anglaise « THE THIRD ROME.THE NATIONAL-BOLCHEVISM IN USSR ») est d’ailleurs consacré à ces divers courants.
Ce que le PTB et ses alter-ego communistes européens ignorent ou prétendent ignorer.
C’est cette synthèse née idéologiquement au cœur des années 20 en Allemagne et en Russie qui a connu une nouvelle émergence au début des années 60 avec le PCE de Jean THIRIART que le PTB qualifie de « fasciste » au mépris de la réalité et qui connaît sa forme moderne, aboutie et structurée au niveau idéologique et politique avec le « Parti Communautaire National-européen » et depuis 1993, la nouvelle ligne idéologique du « Parti Communiste de la Fédération de Russie », impulsée par Guenadi ZOUGANOV, dont on connaît le rôle majeur dans l’union des forces nationalistes et néo-communistes dans la Russie d’aujourd’hui. Avec notamment la création du « Front de Salut National » (que le PCN représentait à Bruxelles), puis de « l’entente de Russie ».
Loin d’être social-démocrate, le PCFR est mouvement authentiquement national-communiste, qui allie une ligne de défense de l’identité nationale à une volonté de justice sociale. Cette nouvelle synthèse, qu’on appelle Nationale-Bolchévisme ou National-Communisme, mais que nous préférons dénommer « Communautarisme », parce que nous n’aimons pas les vieux vocables, fait peur au PTB et aux autres PC occidentaux. Elle leur fait peur parce qu’elle dérange leurs schémas mentaux. Elle leur fait peur surtout parce que les communistes réalistes savent très bien que la révolution en Europe ne surgira plus seulement des vieux schémas de la lutte des classes, mais d’une lutte de libération nationale et sociale contre l’impérialisme américain, et le système capitaliste libéral. De la peur à la cécité, il n’y a qu’un pas, surtout en politique et en idéologie. Pourtant, certains au sein du Régime sont lucides sur la synthèse politique qui se prépare actuellement, qui existe déjà. Nous laissons la parole à Bernard Henri Levy qui fait preuve pour une fois de prescience politique. Celui-ci décrit de façon surprenante les appréhensions des intellectuels néo-libéraux et pro-américains face à la vague révolutionnaire de demain :
« Imaginons un laboratoire. Dans ce laboratoire, une soupe primitive. Dans cette soupe primitive, un big-bang. Et à l’intérieur de ce big-bang, toute une chaîne de réactions chimiques d’une violence extraordinaire. Des molécules qui se défont... Des molécules qui se refont... Un formidable processus, oui, de fission, combustion, reconstitution corpusculaire au terme duquel apparaîtraient des produits de synthèse inédits... Qui, en 1920, prédisait la synthèse du "national" et du "socialisme" ? Qui, avant BARRES, pouvait imaginer la rencontre, la seule rencontre, des deux mots? Eh bien, nous y sommes. L’Europe, mutatis mutandis, en est là. Elle ne régresse pas, elle invente. Elle ne rumine pas, elle improvise. Elle ne répète pas les formules anciennes : elle les brûle, les broie et, de leurs fragments brisés, puis follement réagencés, fait des précipités nouveaux, jamais répertoriés. Il y a là du nationalisme, bien sûr. Et des bouts de populisme. Et des débris d’antisémitisme. Et un peu de bon vieux communisme, moins mort qu’il n’y paraissait. Mais tout cela brassé. Passé à l’épreuve du big-bang. Avec, au cœur du tumulte, aussi formidablement improbable que le fut, en son temps, la synthèse fasciste, un monstre que la nouvelle Europe enfante sous nos yeux - quoique, pour l’heure, dans notre dos. Il n’a pas encore de nom, ce monstre. Ni de visage. L’hypothèse est, seulement, qu’il existe. Ou qu’il doit, un jour, exister ».
(B.H. LEVY, « Penser l’Europe », in « LE MONDE DES DEBATS », 1993)
La grande différence politique entre le National-Bolchévisme des années 20/30 ou les National-Communismes des années 60, avec ceux de la nouvelle génération des années 1980-2000, réside dans le climat politique. Le National-Bolchévisme russe ou allemand ne pouvait être qu’une réaction idéologique suscitée par quelques intellectuels lucides face à l’existence du IIIe Reich, de l’Italie fasciste ou de l’URSS stalinienne avec leurs puissants appareils d’Etat, avec les partis de masse qui en dépendaient. Les Nationaux-Bolchéviques des années 20/30 ne pouvaient que témoigner au minimum, participer ou proposer au maximum (à l’exception de la résistance allemande).
Aujourd’hui, la situation est différente : avec l’effondrement des vieilles idéologies, la disparition des partis communistes de masse et l’incapacité des mouvements d’extrême-droite à s’organiser en termes d’appareils et militant leurs percées électorales populistes, les nationaux-communistes d’aujourd’hui peuvent exister activement non-seulement idéologiquement mais aussi politiquement.
En URSS, où ZOUGANOV s’est emparé de l’appareil de l’ancien PCUS les communistes ont disposé d’un tremplin immense qui explique leur succès rapide.
En Europe occidentale, en Belgique principalement à l’heure actuelle, un parti comme le PCN peut en terme d’appareil se mesurer à l’extrême-droite ou aux derniers vestiges des partis communistes.
Et l’impuissance organisationnelle des petits groupes nationaux-bolcheviques en Italie ou en Espagne, ne réside d’ailleurs que dans leur refus de s’encadrer dans une structure de parti unitaire comme celle du PCN. Il est d’ailleurs significatif que seul le PCN a une existence politique par rapport à ces groupes, avec notamment une organisation et une participation électorale et des moyens matériels chaque jour plus en rapport avec ses ambitions. Le même phénomène s’amorce en France, où, pour la première fois, avec le PCN, une participation électorale et une activité syndicale nationale-bolchevique apparaissent, après des décennies d’impuissance des groupuscules locaux.
Le PTB comme tant d’autres PC occidentaux, ment également sur la situation en Russie. Ainsi, il oppose les autres partis communistes issus de l’éclatement du PCUS au PCFR de Guenadi ZOUGANOV, notamment le « Parti Communiste de la Russie du Travail » de Viktor ANPILOV qui s’est lui aussi présenté aux élections de décembre 1995 et a échoué de peu à franchir la barre des 5% qui lui aurait permis une représentation de représentation à la Douma, n’obtenant qu’un seul siège de député au scrutin direct. Sous le titre « Trois millions de Russe votent pour la révolution », « SOLIDAIRE » du trois janvier 1996 présente ainsi un Viktor ANPILOV qui dénoncerait la « trahison de ZOUGANOV ». Le PTB oublie de dire que Viktor ANPILOV, lui-même une des figures clés du rapprochement entre les nationaux-révolutionnaires et les néo-communistes en Russie, n’hésitant pas d’ailleurs à accorder en 1993 des interviews à des revues nationales-communistes européennes, a soutenu la candidature de ZOUGANOV aux présidentielles russes.
Le PTB oublie aussi que dans son propre hebdomadaire « SOLIDAIRE » du 8 septembre 1993, Viktor ANPILOV s’expliquait d’ailleurs sur les convergences nationales-communistes. ANPILOV y séparait d’ailleurs radicalement les nationaux-révolutionnaires qui ont choisi la voie du national-bolchévisme et qui ont tendu la main à leurs frères nationaux-communistes des sinistres militants fascistes d’extrême-droite qui multiplient leurs provocations pour le plus grand bénéfice des services de guerre psychologique américain. ANPILOV y précisait ce qui suit :
« Dans les dernières années, le mouvement patriotique national a émergé. Ils ont en faveur d’un Etat multinational, une préfiguration de l’Union Soviétique. Ces gens sont maintenant contre ELTSINE. Nous pouvons faire une alliance avec eux. Même les monarchistes agitent leurs drapeaux dans nos manifestations ».
Visiblement, on a la mémoire courte au PTB. Ajoutons, pour clore le débat que lors des émeutes du 9 mai 1993 à Moscou, qui ont opposé police d’ELTSINE aux manifestants patriotiques russes, les militants de la « Russie du Travail » de Viktor ANPILOV défilaient avec ceux de l’ « Union des Officiers » dans un cortège qui regroupait les militants russes les plus radicaux de la mouvance nationale-bolchévique et qui se revendiquait du patronage des jacobins, de NIEKISCH, et de Jean THIRIART.
Lors des événements de la seconde Révolution d’octobre avortée, en 1993, Viktor ANPILOV fut (avec Illia KONSTANTINOV, le président du « Front du Salut National » dont ZOUGANOV était le co-président) l’un des principaux animateurs de la résistance du Parlement face aux barbouzes et militaires « dollarisés » de Boris ELTSINE. A la suite de ces événements d’ailleurs, KONSTANTINOV et ANPILOV furent longuement emprisonnés par le régime et durent leur libération à une campagne qu’anima la mouvance nationale-communiste européenne du PCN.
La situation en Russie est le paroxysme de la crise du système en Europe.
L’échec du système politique dominant est chaque jour plus flagrant. L’économie capitaliste mondiale, avec son hégémon américain a beau proclamer sa victoire sur le système communiste, elle n’en est pas moins arrivée au stade final de décadence de son histoire, comme le démontrent chaque jour davantage la faillite économique généralisée, les fermetures d’entreprises, les crises sociales, les cohortes de chômeurs et de sans-abris, qui deviennent une réalité quotidienne dans les grandes banlieues de l’occident capitaliste. Par ailleurs, l’économie mondialisée n’est plus viable. La raréfaction et l’impossibilité d’ouverture de nouveaux marchés conduisent inévitablement à la formation de géants économiques autarciques ou semi-autarciques et à la guerre entre-eux. Et ce n’est pas le rouleau compresseur médiatique sur la « nouvelle économie » qui y changera grand chose. La réalité des biens-pensants des beaux quartiers n’est en rien celle que vivent et subissent les travailleurs européens.
La création de l’ « ALENA », l’ « Association de Libre Echange Nord-Américaine » (« NAFTA » en anglais) entre les USA, le canada et le Mexique, en réponse au poids économique de l’Union européenne, l’illustre pleinement. Les escarmouches qui ont marqué la conclusion du GATT n’étant que des symptômes d’une guerre encore aujourd’hui larvée et qui se développe de plus en plus aujourd’hui dans le cadre de l’OMC. Les politologues américains sont d’ailleurs les premiers à constater ce fait. Ainsi Lester THUROW dans « LA MAISON EUROPE, SUPER PUISSANCE DU XXIeme SIECLE » ouvrage préfacé par Jacques DELORS, prévoit la constitution d’un gigantesque bloc eurasiatique qui sera tout à la fois l’ « Empire Germano-Slave de Flessingue à Vladivostok » de NIEKISCH et l’ « Empire euro-soviétique » de Jean THIRIART.
C’est dans cette dimension apparaît pleinement le sens de l’alternative proposée par le National-Communisme ou le National-Bolchévisme européen, que nous préférons appeler « COMMUNAUTARISME EUROPEEN ».
La dialectique national-bolchévique est ainsi une réponse à la dégradation sociale, économique et politique actuelles, à l’échec du système éducatif, à l’incapacité d’assurer le plein emploi, à la montée de la paupérisation et au chômage, au retour de la misère sociale, qui sonnent chaque jour davantage le glas du système capitaliste et de la particratie, cette pseudo-démocratie ploutocratique, qui l’incarne. L’alternative nationale-communiste ou national-bolchévique, est la réponse à la faillite du modèle américain, avec ses prétentions à dominer l’économie mondiale et sa volonté de jouer le rôle de gendarme du monde.
Les oppositions au système, partout en Europe, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale sont atomisées. Les réactions sont souvent locales, régionales de type « poujadiste », c’est à dire sans volonté révolutionnaire, sans cohésion, sans planification. C’est ce qui a sauvé jusqu’ici le Système. Cette opposition, qui comprend un large arc politico-social, reprenant aussi bien l’opposition nationale (à l’extrême-droite), l’opposition néo-poujadiste des classes moyennes ou l’opposition des différents courants écologistes et syndicalistes, ne débouche sur aucune menace réelle pour le Système, étant donné que chacune de ces oppositions sont récupérées mouvement par mouvement, contestation par contestation. L’Italie, fin 1993, en est encore une fois la triste illustration. Ne voit-on pas, après l’effondrement de la particratie traditionnelle et corrompue, ceux qui pourraient incarner l’alternative, c’est à dire l’extrême-droite des ligues et du MSI et l’extrême-gauche avec l’ancien Parti Communiste « rénové » retomber dans les vieux schémas passéistes, et nouer de nouvelles alliances avec les même milieux qui soutenaient hier encore la particratie corrompue ou qui l’incarnait.
Le Système a en effet parfaitement tiré la leçon des soulèvements et des grandes révolutions du début du XXeme siècle, qui l’ont menacé depuis les années 20 jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Une série de garde-fous a été mis en place. La force du Système est dans sa capacité à récupérer sa contestation.
La dialectique National-Communiste veut répondre à cet échec des contestations isolées partout en Europe.
Un échec qui révèle clairement qu’il manque à l’opposition au système dominant et un cerveau et un cœur. Et comme l’ont souligné LENINE, GRAMSCI ou Jean THIRIART, un parti révolutionnaire !
Sans parti révolutionnaire pas de révolution, sans unification révolutionnaire politique, organisationnelle et théorique, pas d’unité de l’opposition.
La question clef de cette unité de l’opposition au système et de sa structuration est au centre du débat ouvert par le National-communisme aussi bien au début des années 20 qu’en ce XXeme siècle finissant.
Cette unité politique implique l’alliance des forces dynamiques d’opposition au système: Nationaux-Révolutionnaires, Nationaux-Communistes et écologistes (du moins ceux qui ne sont pas liés au système comme les sordides « Ecolos » Belges ou « Verts » Français) dans un FRONT UNI NOIR/ROUGE/VERT contre le régime et l’impérialisme américain.
Le but aujourd’hui de la stratégie nationale-communiste, c’est d’organiser la révolte, d’encadrer le dégoût. En ce sens l’exemple des révolutions russe de 1917 est plein d’enseignements sur la démarche historique des nationaux communistes.
Après les libéraux de Février, après les KERENSKY, sont venus les Bolcheviques et la Révolution d’Octobre !
Aujourd'hui, partout en Europe, les militants du National-Communisme préparent leur "Octobre"...
LE BUREAU POLITIQUE EUROPEEN DU
PCN
(JANVIER 1996)