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L'actualité commentée du Parti Communautaire National-européen - PCN-NCP
PCN-Infos du 02 septembre 2007 - EDITION SPECIALE
LA « PRIDNESTROVSKAIA MOLDAVSKAIA RESPUBLIKA »
(PMR) :
UN ETAT EUROPEEN DE FACTO
QUI FETE LES 17 ANS DE SON INDEPENDANCE
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Autodétermination nationale, Paix et Droits de
l’Homme, 1998: « Le principe de l’auto-détermination nationale est simple, car c’est sûrement mieux que les nations déterminent leur propre destin plutôt qu’un autre le fait pour elles. Le concept d’autodétermination nationale s’avère exprimer l’idée de démocratie, selon laquelle le peuple est présumé le mieux qualifié pour se gouverner lui-même. Le Droit international s’avère aussi reconnaître sans réserve le Droit à l’autodétermination nationale. »
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I – LA PMR : NAISSANCE ET EMERGENCE
D’UN NOUVEL ETAT EUROPEEN
Le 2 septembre 1990, alors que l’URSS agonise et que la République de Moldavie s’émancipe et est agitée par une puissante agitation ultra-nationaliste panroumaine, la population de la rive gauche du Dniestr – Slaves et Moldaves roumanophones confondus – a proclamé sa souveraineté et créé la « République socialiste soviétique moldave du Dniestr » (RSSMD) contre les « fascistes de Kichinev ». Les leaders sont le russophone Smirnov et le roumanophone Maracoutsa.
Cette proclamation était basée sur la volonté des citoyens indiquée pendant une série de référendums et de Congrès populaires de base. C’était un jalon important de la « révolution de Pridnestrovie ». Le second « congrès extraordinaire des députés » de Pridnestrovie proclame officiellement sa fondation. Basés sur les 95.8% de vote favorable et le soutien par tous les groupes ethniques, les 673 députés décident de déclarer l’indépendance. La république est créée par la voie la plus démocratique connue de l’homme : Par un vote libre et équitable et selon la volonté du peuple dans un référendum populaire basé sur le droit de l’homme à l’auto-détermination comme inclus dans la charte de l’ONU. Ce vote, parce qu’il dérange à la fois les apparatchiks de la clique Gorbatchev à Moscou et ceux du PC de Moldavie qui vont utiliser (pour un court moment) le nationalisme panroumain pour se maintenir au pouvoir, ne sera pas reconnu. Et lorsque l’URSS ne sera plus, il sera à nouveau nié, cette fois parce qu’il lèse les visées de l’OTAN sur la Mer noire. Un déni de démocratie qui dure depuis 17 ans !
I-2 : LE
SOULEVEMENT DE PMR :
CONTRE LA HAINE ETHNIQUE ET POUR
UN ETAT ET UNE SOCIETE TRANSNATIONALES
Les événements concernant la formation de la PMR et le climat de haine, d’intolérance et de xénophobie ultra-nationaliste dans lequel elle s’est opérée lors de la dislocation de l’URSS, sous la pression en Moldavie même des ultra-nationalistes pro-roumains, partisans des thèses fascistes de la « Grande-Roumanie », sont méconnus ou scellés ici en Occident. Qui se souvient encore des pogroms anti-russes et antisémites de Kichinev en 1990, qui ont fait des centaines de victimes ? Du second exode des juifs de Kichinev ? On ne peut pas comprendre réellement le conflit Moldavie-Transdniestrie et le fossé qui sépare la PMR de la Moldavie aujourd’hui sans prendre en compte ces faits historiques indiscutables.
Lorsque l’on étudie ce conflit, il faut aussi tenir compte de deux paramètres incontournables :
- il ne s’agit pas de deux acteurs – Moldavie et Transdniestrie – en cause, mais bien d’un jeu à cinq partenaires : Moldavie – Transdniestrie – Russie – Roumanie – Camp occidental (USA- NATO-UE). En particulier l’interaction de la Russie et de la Roumanie est constante depuis la fin du XIXe siècle,
- le fleuve Dniestr a toujours été une frontière naturelle entre les zones d’expansion roumaines et slaves, c’est LA constante de l’histoire de la région.
I-3 : LA PMR : UN ETAT DE FACTO
La Transdniestrie (la PMR, capitale Tiraspol), zone la plus industrialisée de l'ancienne République soviétique de Moldavie et peuplée aux deux tiers par des Slaves, a donc proclamé son indépendance envers Kichinev en 1990, et l’a répétée en 1992 (La RSSMD étant devenue, hors du cadre de l’URSS, la PMR) après la dislocation de l'URSS et à l'issue de plusieurs mois de combats contre les forces moldaves pro-roumaines (appuyées par l’aviation roumaine). Depuis, Tiraspol refuse de reconnaître la souveraineté moldave sur son territoire et applique une politique indépendante, renforcée après le référendum sur l'indépendance de septembre 2006, très largement remporté par les partisans du rapprochement avec la Russie. Le 17 septembre dernier, un référendum a eu lieu en effet en République Moldave de Transdniestrie (PMR), et, dans le cadre de cette consultation nationale, la majorité écrasante de la population de cette république autoproclamée s'est prononcée pour la poursuite de la politique d'indépendance de la Transdniestrie et de son union avec la Russie.
Tous les analystes sérieux reconnaissent que la PMR est aujourd’hui un Etat de facto. « La République moldave de Transdniestrie peut être considérée comme un Etat de facto », analyse Florent PARMENTIER, un spécialiste des questions moldaves. Ces conclusions rejoignent celles exprimées cette fois par un spécialiste américain du sujet, Dov Lynch dans son ENGAGING EURASIA’S SEPARATIST STATES: UNRESOLVED CONFLICTS AND DE FACTO STATES, publié en 2004. Ainsi que celles de la Conférence internationale tenue à Washington D.C. en avril 2006 dans son rapport final STATE SOVEREIGNTY OF PRIDNESTROVSKAIA MOLDAVSKAIA RESPUBLI-KA (PRIDNESTROVIE) UNDER INTERNATIONAL LAW.
I-4 : LA VOIE
DE L’INDEPENDANCE
RESTE LA SEULE POSSIBLE POUR LA PMR
La voie choisie par le peuple de PMR et ses dirigeants est définitivement celle de l’Indépendance. « Nous n'avons tout simplement d'autre voie que celle de la création de notre propre Etat », rappelait le Président de la PMR Igor SMIRNOV lors d'une conférence de presse à Tiraspol ce 30 septembre.
Selon Igor Smirnov, dans le règlement du problème Transdniestrien, on ne doit pas oublier « les résultats du référendum à l'issue duquel 98% des habitants de la république autoproclamée se sont prononcés pour l'indépendance de la Transdniestrie et son développement avec la Russie ». Par ailleurs, le leader Transdniestrien s'est dit sceptique quant à la récente déclaration du président de la Moldavie Vladimir Voronin, selon laquelle « le règlement du problème Transdniestrien serait aujourd'hui plus proche que jamais ». « L'espoir de décider de notre sort, derrière notre dos et par des accords secrets est sans perspective », a souligné le président de la Transdniestrie. Qui plus est, M. Smirnov croît impossible, et même en perspective, la réunification (réintégration) de la Transdniestrie avec la Moldavie. « Les peuples de la Moldavie et de la Transdniestrie ont aujourd'hui des mentalités, des idéologies et des idéaux différents. La société qui s'est formée en Transdniestrie se distingue de la société moldave. Chez nous, toute une nouvelle génération a grandi qui ne connaît que notre république », a fait remarquer le président de la Transdniestrie. « Nous n'avons tout simplement d'autre voie que celle de l'indépendance et de la création de notre propre Etat. Aussi difficile que cela soit, mais nous résolvons nous-mêmes de façon tout à fait autonome la plupart de nos problèmes. Nous sommes évidemment reconnaissants de l'assistance à nos amis, tout en nous rendant très bien compte que nous ne devons compter que sur nous-mêmes », a avancé M. Smirnov.
II - LA NAISSANCE DE LA PMR :
UN PROCESSUS DE DEMOCRATIE DIRECTE DE MASSE
L’un des mythes qui pèse sur le devenir de la PMR, c’est celui d’un soulèvement organisé par la Russie à l’origine de la naissance de la République. Mythe entretenu par la propagande de Kichinev qui fait des dirigeants « russophones » de Tiraspol des « agents des services secrets russes ».
Rien n’est moins vrai. La PMR est issue d’une série de soulèvements populaires contre la politique de Kichinev dans les années 1988-90, alors aux mains des ultra-nationalistes roumains du « Front populaire ». Soulèvements pour le maintien des libertés, des droits civiques et culturels menacés. Quant à ses dirigeants, on notera que si Igor SMIRNOV est bien d’origine russe, le n° 2 du soulèvement puis de la République est Gregori MARACUTSA, un roumanophone.
II-1 : LA NAISSANCE DE LA
PMR :
UNE SUITE DE SOULEVEMENTS POPULAIRES ET DEMOCRATIQUES
Le début du soulèvement, à l’Eté et Automne 1989 sera une Gréve générale en Transdniestrie. Son exigence principale était l’introduction de deux langues nationales – le moldave et le russe – en RSSM. La grève locale commencée à Tiraspol se développe dans toute la république au sein de la RSSM et est soutenue non seulement par la population russophone mais également par les Moldaves. Plus de 200 collectivités de travail y ont participé et plus de 400 collectivités de travail l'ont soutenue.
La naissance de la PMR s’est faite au travers de processus de démocratie directe : référendum et congrès populaires de base, au niveau des usines et des municipalités. « La République moldave de Pridnestrovie, dont l'histoire a quinze ans, est un état insolite. Il fut constitué de la manière la plus démocratique – sur la base des référendums et des décisions prises aux assemblées des citoyens », notait le Colloque scientifique “The international law and modern world realities” (16-17 février 2006, Tiraspol, qui a consacré une bonne part de ses travaux à la naissance et au fonctionnement de la Démocratie Directe en PMR).
La naissance de la République de PMR est issue d’une série de référendums et de réunions en 1989-1990 sur l'établissement de la RSSMP, qui sont organisés en Pridnestrovie, 79% des électeurs ont participé au vote, 95,89% ont voté pour la RSSMP ce qui faisait 75,3% du nombre total d'électeurs :
- 3 décembre 1989: Premier référendum local en Transdniestrie sur la formation de la RSS autonome de Pridnestrovie à Rybnitsa,
- 28 janvier 1990: Second référendum local en Transdniestrie sur la formation de la RSS autonome de Pridnestrovie à Tiraspol,
- 25 mars 1990: Troisième référendum local en Transdniestrie sur la formation de la RSS autonome de Pridnestrovie dans le village de Rachkov de la région de Kamenka,
- Printemps 1990 : référendum à Bender, Grigoriopol, Dubossary and Slobozy,
- 2 juin 1990 : Premier « Congrès des députés de tous les niveaux » dans le village de Parkany, qui s’oriente vers la proclamation de la « République socialiste soviétique du Dniestr ».
La République est proclamée le 2 septembre 1990. Cette proclamation était basée sur la volonté des citoyens indiqués pendant les référendums et les réunions. « Le processus révolutionnaire a obtenu une nouvelle impulsion en Pridnestrovie; il a été décidé de conduire des référendums sur une propre formation d’état (...) Pourquoi un référendum ? Un référendum comme l'expression de la volonté libre du peuple – une forme suprême de démocratie – s’opposait à de nouvelles lois tyranniques faites par le Parlement de Moldavie influencé par le Front Populaire de Moldavie », analyse le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”.
Elle est confirmée par un référendum national sur l’indépendance le 1er décembre 1991. Le « oui » l'emporte massivement au référendum. « La déclaration de la République par les délégués du deuxième Congrès d’urgence des députés du peuple de tous les niveaux le 2 septembre 1990 était seulement les résultats des événements qui, sans exagération, peuvent être appelés le commencement de la révolution populaire de Pridnestrovie », commentait le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”.
II-2 : LA DEMOCRATIE DIRECTE CONTRE LES
APPARATCHIKS
DE LA CLIQUE GORBATCHEV A MOSCOU ET CEUX DU PC DE MOLDAVIE
Et ces soulèvements s’opposaient à la politique de l’équipe Gorbatchev alors au pouvoir à Moscou.
On notera que la « République du Dniester » s’est déclarée indépendante et à quitté les institutions fixées de l’Union soviétique dès 1990, un an avant que les autres républiques, dont la Moldavie ne fasse de même.
Cette sécession s’est faite contre l’URSS avant de se faire contre la nouvelle République de Moldavie après 1991. « Le développement de la révolution démocratique de la Pridnestrovie est une conséquence de la crise d'autorité au niveau de la république (la RSSM) et au niveau central (l'USSR), note le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”. L’opposition a ravivé la société. L’absence de toute réaction de la part des autorités a causé le processus de l’auto-identification de la Pridnestrovie ; le peuple a composé une région économique et culturelle uniforme ».
Que ce soit la proclamation de la nouvelle république ou les élections législatives du 25 novembre 1990 qui l’ont suivie : tout ce processus s’est fait on pas à l’initiative de la Direction soviétique mais bien au contraire en dépit des mises en garde de Moscou.
Enfin la rupture définitive avec Kichinev après la proclamation de la République de Moldavie résulte aussi d’un soulèvement populaire. Les 28-30 août 1991, c’est le soulèvement de la population de Trandsniestrie qui refuse que le drapeau roumain, qui vient d’être adopté par Kichinev comme drapeau national moldave, – symbole de l’occupation fasciste de 1941-44 – soit placé sur les bâtiments publics.
Le 4 septembre, consécutivement, des manifestations ont lieu dans tout l'est de la Moldavie aux cris de « Nous ne serons jamais roumains ! » La Transdniestrie se mobilise, refusant de sortir de l'Union soviétique et de suivre la Moldavie sur la voie de la réunification avec la Roumanie voisine.
Ce sont aussi des actions populaires menées par des femmes qui ont ouvert les arsenaux de la XIVe Armée de Transdniestrie au plus fort des combat de 1992 et non pas la volonté de ses chefs, le général Lebed n’ayant ensuite fait que prendre le train en marche. Il était par ailleurs directement confronté à la sécession de nombreuses de ses unités qui, spontanément, avaient pris les armes aux côtés des milices de PMR qui résistaient à l’assaut des forces moldaves (appuyées, on l’oublie aussi, par l’aviation roumaine).
Les spécialistes de la Démocratie directe et ses théoriciens font du peuple en armes l’une des base d’un système de ce type. C’est bien le cas en PMR, où ce sont les milices ouvrières et municipales, les « gardes du Dniester », qui ont résisté victorieusement à l’agression moldave. Et ont ensuite constitué l’ossature des Forces de défense de la PMR.
Aujourd’hui encore à Bender, enclave de la PMR à l’ouest du Dniester et donc la plus exposée des cités de la République, ce sont des milices qui garantissent l’indépendance de la ville : « Le maire – Tom Zenovitch, qui se présente comme un « Serbe russe » – affirme que, si les soldats russes se retiraient, le conflit entre les habitants de la ville et les représentants de l'Etat moldave serait inévitable, commente le journal SEVODNIA. Une milice populaire existe encore, « au cas où », et, comme on me l'a expliqué en ville, trois heures suffiraient pour distribuer des armes aux détachements ».
II-4 : LA NAISSANCE DE LA PMR,
UNE REVOLUTION DEMOCRATIQUE DE MASSE :
« PUBLIC REVOLUTION » EN PMR
« La République moldave de Pridnestrovie a été créée par l'initiative et la volonté des habitants de la région qui sont parvenus à se rassembler en utilisant des méthodes de démocratie directe telles que les réunions de citoyens, les congrès des députés de tous les niveaux, et les referendums; et ont nommé leurs meilleurs représentants pour diriger le nouveau gouvernement. Beaucoup de politiciens impartiaux et de scientifiques politiques des pays de la CEI et de l'étranger admettent qu’au début des années 90 du 20ème siècle, la Pridnestrovie a expérimenté ce qui s'appelle aujourd'hui une révolution démocratique de masse. Ceci est peut-être, l'un des quelques exemples de la démocratie véritable dans l'espace soviétique et post-soviétique », analysait le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”.
Le concept de « public revolution » a été forgé pour rendre compte de processus révolutionnaire – ou supposé tels – comme le « soulèvement orange » d’Ukraine en 2004.
« Analysant le concept actuel d'une révolution sociale, les scientifiques parlent non seulement de la corrélation des facteurs objectifs et subjectifs (c’est-à-dire d’une situation révolutionnaire) et de la préparation d'une certaine force révolutionnaire pour tirer profit de cette situation, mais appliquent également des termes politiques de technologie pour fonder une occasion d'une révolution « arrangement » par les experts – technologistes politiques ; sources de financement et potentiel puissant des mass-médias, analysait le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”.
C'est la manière considérée par beaucoup d'auteurs comme celle de la « révolution orange » en Ukraine en 2004. Elle a été provoquée par des actions de masse de l’opposition et la réalisation des projets politiques de technologie basés sur d’énormes ressources. La signifiante influence d’une force externe provoquée par la collusion d'intérêts géopolitiques des Etats-Unis et de la Russie devrait être également prise en compte ».
le Colloque scientifique “The international law and modern world realities” oppose le déni de démocratie qu’a été la fin de l’URSS au processus démocratique de formation de la PMR : « En 1991, 147 millions de personnes ont participé au référendum sur le maintien de l’union avec l'Union soviétique; 112 millions, c’est-à-dire 76 %, ont soutenu son maintien. Logiquement, les forces centrifuges n'exprimant pas la volonté de la majorité devraient avoir été vaincues. Cependant, il y avait une collusion entre les structures d'état, l’élite au pouvoir et la société civile ; cette dernière était juste à l'étape d'origine. L’inertie, le laisser-aller, l’incapacité d'agir et simultanément la crainte d'une punition directe de la part de l'autorité sont des caractéristiques des citoyens vivant en ce temps-là ; car la « démocratisation » déclarée pendant la perestroïka de Gorbatchev n'était pas du tout la démocratie et était strictement limitée ; et la mémoire génétique des générations a fortement mémorisé les horreurs des répressions politiques. Mais ici, en Pridnestrovie, le peuple est parvenu à résister au nationalisme militant humiliant le respect de soi; il est parvenu non seulement à résister mais également à développer un système de conditions requises idéologiques et politiques, à prendre une certaine position et la défendre il est parvenu à être auto-organisé ».
Le bilan de ce processus c’est un nouveau système de Démocratie directe : « La société civile a donné naissance aux révolutionnaires de Pridnestrovie. La révolution elle-même était réalisée, due à leurs idées qui ont répondu aux espérances du peuple, souligne le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”. L’initiative et les idées de l'autonomie composant l'essence de la démocratie sont devenues la base pour la formation de l'état de Pridnestrovie. La preuve que notre état est vraiment démocratique est le fait que la PMR soit le seul pays dans la CEI où existent trois langues officielles. L’institution d'une citoyenneté duelle est également introduit ; plus de 600 organismes publics fonctionnent ».
On a voulu faire de tous ceux qui ont provoqué la dislocation de l’Union soviétique des démocrates. C’est faire fi des réalités historiques : dans les pays baltes ou en Moldavie ce sont des forces ultra-nationalistes, xénophobes et antisémites qui dirigeaient les « Fronts populaires ». « Les nationalistes, ne formant cependant pas une majorité en Moldavie, ont juste copié le savoir-faire balte de la fin des années 80 du 20ème siècle – création de « fronts populaires », note le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”. Les fronts populaires sont apparus la première fois en France et en Espagne dans les années 30 du 20ème siècle ; ils sont antifascistes et ont joué un grand rôle dans le mouvement de la Résistance antifasciste. Donc là apparut un genre d'imitation nationaliste « dans l’imitation du peuple » ; les nationalistes ont essayé de convaincre tout le monde qu'ils étaient de vrais « combattants pour le bonheur national ». La forme démocratique du front populaire antifasciste a été employée sans aucune cérémonie par ceux qui, jugeant par leurs slogans « Valise-gare de chemin de fer-Russie ! » et « nous noierons les Russes dans le sang juif ! », ont accepté réellement la position du fascisme ».
Dans les Pays baltes, en Estonie et Lettonie, au cœur de l’UE qui ferme les yeux pour ne pas indisposer les « bons élèves » de l’OTAN, des centaines de milliers de gens, russophones mais aussi ukrainiens ou juifs sont encore aujourd’hui, 16 ans après la fin de l’URSS, privés de leurs droits civiques, politiques et culturels, non-citoyens de seconde zone d’Etat où règnent, au cœur de l’UE, le nationalisme ethnique. C’est à ce destin qu’ont échappé les habitants de Pridnestrovie par leur soulèvement populaire, mené au nom des valeurs démocratiques.
« La révolution de Pridnestrovie est née pour s'opposer aux idées du nationalisme et consolider le principe de l'égalité des droits de l’homme – le principe principal de démocratie, rappelle le Colloque scientifique “The international law and modern world realities”. Sa première étape fut une grève politique en été et en automne 1989. Son exigence principale était l’introduction de deux langues nationales – le moldave et le russe – en RSSM. Le fait que la grève locale commencée à Tiraspol se soit développée dans toute la république au sein de la RSSM témoigne que les exigences étaient justes, proportionnées aux réalités développées dans la sphère linguistique, et (c'est la chose principale) ont été soutenues non seulement par la population russophone mais également par les Moldaves. Plus de 200 collectivités de travail y ont participé et plus de 400 collectivités de travail l'ont soutenue. Les lois des langues expliquaient d'une manière transparente le commencement du processus de mono-nationalisation de la Moldavie. Une nouvelle émergence de gens était opposée à l’infraction aux droits de l'homme. Antérieurement, des réunions sans précédent ont rassemblé des milliers de personnes où le programme de futures actions a été formulé et justifié. A Kiev, il y avait leur propre « première grève » en automne 2004 ; et à Tiraspol, la place de la Constitution était pleine de ceux qui étaient prêt à défendre leur droit d'être une personne et pas de seconde catégorie. Cela s'est produit en août et septembre en 1989. Des ouvriers et le personnel de technologie ont soutenu la grève et y ont participé sans recevoir de salaires pendant un mois. Ceci ne peut pas être expliqué par « la théorie du complot » (c’est-à-dire en niant les raisons objectives pour les changements démocratiques révolutionnaires) sur quoi insistaient les officiels de Kichinev. Ils ont dit que « les cols blancs » russophones – les directeurs – ont forcé la foule à commencer la grève pour défendre leurs intérêts économiques qui pourraient être restreints dans un état mononational. Au fait, une autre variation du même thème est apparue un peu après que Kichinev ait blâmé Moscou pour l'établissement de la RSSMP (de nouveau un facteur externe, sans raisons objectives) ».
III - TRANSDNIESTRIE, ABKHAZIE ET
OSSÉTIE DU SUD :
LE PCN SUR LE FRONT DES REPUBLIQUES DE LA « CEI-2 »
Un des points chauds de la confrontation OTAN-Russie – la mère de toutes les batailles, celles de la Terre et de la Mer, de l’Eurasie (qui est la Grande-Europe de Vladivostok à Reykjavik, la nouvelle Rome) contre l’Atlantisme (la nouvelle Carthage yankee), ce sont précisément les Républiques auto-proclamées de Transnistrie, Abbkhazie et Ossétie du Sud, que l’on appelle aussi la « CEI-2 ».
C’est là que la confrontation entre l’OTAN et la Russie s’exprime directement, aux frontières caucasiennes et aux marches européennes de la Russie.
III-1 : ABKHAZIE, OSSÉTIE DU SUD,
TRANSDNIESTRIE :
SOLIDARITE ET UNION DES « REPUBLIQUES VENUES DU FROID »
A noter que le 30 septembre 2006, les présidents des parlements de trois républiques non reconnues – mais néanmoins en Droit international reconnues comme « sujets de droit international » en tant que parties à des conflits – (Abkhazie, Ossétie du Sud, Transdniestrie) ont signé un accord instituant l'Assemblée parlementaire de la Communauté « Pour la démocratie et les droits des peuples ». Cette Communauté qualifiée depuis de « CEI-2 », a, elle, été instituée en juin 2006 par les leaders des trois républiques et le Traité d’amitié prévoit une assistance mutuelle au niveau politique et économique, mais aussi, en cas d’agression, une assistance militaire..
L'Abkhazie (capitale Soukhoum), ex-république autonome de la Géorgie soviétique depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoum ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.
Ex-région autonome de la Géorgie d'après la division administrative de l'URSS, l'Ossétie du Sud (capitale Tskhinval) a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d'autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l'URSS, l'Ossétie du Sud s'est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l'Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont volontairement intégré la Russie en 1774, une bonne trentaine d'années avant la Géorgie. Près de 99% des Sud-Ossètes ont dit « oui » au référendum organisé ce 12 novembre 2006 par les autorités séparatistes et proposant de faire de la région un Etat indépendant. Tskhinval ne cache pas son objectif stratégique de réunification avec l'Ossétie du Nord, une république russe du Caucase du Nord, et refuse catégoriquement de reconnaître la souveraineté géorgienne sur son territoire.
III-2 : QUATRE « CONFLITS GELÉS »
Des « conflits gelés » perdurent autour de ces républiques, que l’on tente, avec l’appui de l’OTAN et de Washington, d’annihiler par la force. En Abkhazie et en Ossétie du Sud agressées par la Géorgie, les combats n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. La Transnistrie réclame depuis 16 ans son indépendance par rapport à la Moldavie, au travers de plusieurs referenda, et abrite un contingent de paix russe malgré l'opposition moldave.
III-3 : LE COMBAT DE LIBERATION DE LA
GRANDE-EUROPE
PASSE PAR TIRASPOL, SOUKHOUM ET TSKHINVAL
Nous avons choisi de nous engager aux côtés de ces jeunes Républiques et de leurs dirigeants courageux. Non seulement parce que le combat de libération de la Grande-Europe passe par Tiraspol, Soukhoum et Tskhinval, mais aussi parce que nous sommes idéologiquement proches d’elles (comme nous le sommes du Belarus du président Lukashenko, avec son « socialisme post-soviétique ») et singulièrement de la Démocratie directe en action à Tiraspol.
Mais notre solidarité avec nos frères de Transdniestrie, d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud n’implique aucune hostilité de notre part envers les peuples de Moldavie et de Géorgie, conduit à la guerre et au chaos par leurs mauvais dirigeants pro-américains. Depuis 40 ans nous affirmons que l’OTAN c’est la guerre et le militarisme. Et les conflits de la « CEI-2 » le démontrent à nouveau.
C’est l’OTAN qui pousse à la pérennisation de ces conflits, à l’hostilité entre les peuples voisins. Parce que l’OTAN a intérêt à créer des abcès de fixation, à entretenir la logique de guerre pour laquelle elle a été créée. Parce que l’OTAN soutient directement les extrémistes aux thèses fascisantes de Kichinev et de Tbilissi (comme elle le fait aussi dans les pays baltes en soutenant étroitement les extrémistes baltes dans leur haineuse xénophobie anti-russe), contre les partisans de la paix.
Moscou a proposé divers plans de paix, sur base de la fédéralisation des Etats concernés, tous torpillé par les extrémistes soutenus par l’OTAN.
C’est l’OTAN, Washington et la division de l’Europe qu’ils entretiennent depuis 60 ans qui est responsable de toutes ces guerres civiles entre Européens. Demain, dans la Grande-Europe, unie, grande et libre, de Vladivostok à Reykjavik, il n’y aura plus de place pour des guerres civiles de division entretenues par l’étranger pour des intérêts impérialistes extra-européens.
III-5 : DEMAIN TOUS CITOYENS UNIS
DE NOTRE GRANDE PATRIE EURASIATIQUE !
Nos frères de Transdniestrie et de Moldavie, d’Ossétie, d’Abkhazie et de Géorgie, auront de droit, comme tous les autres Européens, toute leur place dans la Nouvelle Europe libre. Ajoutons une place égale en droits et en devoirs, autour d’une même citoyenneté, et non pas des droits réduits et variables selon l’origine comme dans la très inégalitaire et anti-démocratique l’Union Européenne (où cohabitent le « peuple des seigneurs » du noyau fondateur muni de tous les droits, des « peuples de seconde zone » comme les nouveaux adhérents dont les citoyens ont des droits réduits et qui fait face aux « peuples ilotes » à qui est promis un jour lointain l’entrée dans l’UE).
Européens de l’Est et de l’Ouest, sans aucune distinction d’origine nationale, ethnique, linguistique ou confessionnelle : Tous citoyens unis de notre Grande Patrie eurasiatique !
Luc MICHEL
© Service de Presse PCN-NCP / Tous droits réservés / Pas de reproduction de cet article sans notre accord.
Pour en savoir plus :
-
DOSSIER PRIDNESTROVIE
- Luc MICHEL, « L’idéologie radicale de la PMR », in LA CAUSE DES PEUPLES, revue
en kiosque, Bruxelles et Paris, n° 31, décembre 2006.
- Luc MICHEL, « Transdniestrie : Un nouvel Etat pour une autre Europe » in LA
CAUSE DES PEUPLES, revue en kiosque, Bruxelles et Paris, n° 31, décembre 2006.
- THE INTERNATIONAL LAW AND MODERN WORLD REALITIES: THE PMR AS A FULL-FLEDGED
STATE, actes du Colloque scientifique international “The international law and
modern world realities” (16-17 février 2006, Tiraspol), CSPR Perspectiva,
Tiraspol, 2006.
- STATE SOVEREIGNTY OF PRIDNESTROVSKAIA MOLDAVSKAIA RESPUBLIKA (PRIDNESTROVIE)
UNDER INTERNATIONAL LAW, Rapport de la conférence internationale tenue au Beacon
Hotel à Washington D.C. (avril 2006), sous les auspices de l’Euro-Atlantic Joint
Forum, International Council for Democratic Institutions and State Sovereignty,
avril 2006.
- Florent PARMENTIER, LA MOLDAVIE ET LA TRANSNISTRIE. GEOPOLITIQUE DU VOISINAGE
EURO-RUSSE, diploweb.com, avril 2006.
- Florent PARMENTIER, LA TRANSNISTRIE, UN ETAT DE FACTO A LA FRONTIÈRE DE L'UE,
diploweb.com, 2006.