PCN-INFOS
Le réseau d'information téléphonique du PCN
PCN-Infos du 18 novembre 2002
LES NAINS POLITIQUES DE BRUXELLES
ET LES TRAHISONS DE LA FAUSSE EUROPE :
L'EUROPE-CROUPION DES KOLLABOS YANKEE N'EST PAS LA NOTRE !
LA TURQUIE C'EST AUSSI L'EUROPE !
Les déclarations de Valéry Giscard d'Estaing contre l'intégration de la Turquie à l'Union européenne ont suscité embarras, colère ou satisfaction à la Convention sur l'avenir de l'Europe que dirige l'ancien président français et qui siégeait en session plénière à Bruxelles.
Valéry Giscard d'Estaing s'est en effet prononcé fermement contre l'intégration de la Turquie à l'UE, en estimant dans une interview publiée par LE MONDE qu'elle marquerait "la fin de l'Union européenne" (sic). La Convention sur l'avenir de l'Europe est chargée de réfléchir aux contours institutionnels de l'UE après son élargissement. Elle compte des représentants de tous les pays candidats à l'adhésion, y compris la Turquie.
Un membre turc de l'assemblée, Emre Kocaoglu, a réclamé dans les couloirs la démission du président de la Convention, estimant que son attitude "n'était pas compatible avec sa charge". "Ses idées sont des idées du passé, pas du XXIe siècle". Il a raison !
Un eurodéputé français Alain Lamassoure a salué, lui, une "provocation nécessaire", pour "qu'on se pose enfin la question des frontières de l'Union européenne"."Maintenant qu'on a fait une offre à la Turquie (...) on ne peut plus lui dire non", mais il faut aussi énoncer clairement "jusqu'où l'élargissement de l'Union pourra aller", a poursuivi Lamassoure, qui « s'inquiète de voir un jour l'Ukraine, la Russie, ou le Maroc revendiquer une place dans l'UE ».
Sylvie Goulard, chercheuse associée au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), résume très bien le débat dans LIBERATION (jeudi 14 novembre 2002). A la question de construire « L'Europe de l'Atlantique à l'Irak », elle répond « non » à la suite de Giscard et des siens, déplorant que « l'adhésion de la Turquie … reviendrait à donner à l'Union des frontières communes avec l'Irak », précisant que c’est un « projet démesuré » (sic) et que « La poursuite de l'intégration politique doit l'emporter sur les considérations géopolitiques » (resic).
Toute la cécité politique des partisans de l’Europe institutionnelle éclate là au grand jour. Car l’Europe n’existera réellement que comme un outil de puissance, où celle-ci reposera sur la dimension géopolitique.
QUELLE VISION POLITIQUE POUR
L’EUROPE ?
Parmi le flot de xénophobie qui a suivi la provocation de Giscard, un autre membre de la commission, Zielenec a jugé "légitime" que M. Giscard d'Estaing s'exprime ainsi. "Ce qui est en jeu à la Convention, ce ne sont pas seulement les problèmes institutionnels, mais aussi une vision de l'Union", a-t-il déclaré.
Tout le problème, toutes les limites de l’Europe institutionnelle de Bruxelles se trouve là. La vision de Bruxelles est une vision de nains politiques. Leur pseudo-Europe ne vise que deux objectifs : organiser un grand marché libéral et stabiliser politiquement le pilier européen et colonial de l’OTAN. C’est aussi la vision européenne de Washington, celle du « Grand échiquier » de Brezenski, la pérennisation de la colonisation yankee en Europe.
« L'Europe ne peut aller jusqu'à Vladivostok », écrit un partisan de Giscard, Yves Mény, président de l'Institut universitaire européen de Florence, dans LE MONDE (« L'Europe, Dieu et les Turcs... », 14 nov. 2002). La formule a le mérite de la clarté.
Où
l’on conçoit, comme nous Communautaristes européens du PCN, une Grande
Europe, la nouvelle Rome, comme un outil de puissance au service d’une vision
du Monde, sur des critères géopolitiques et géo-économiques.
Où
l’on accepte une Europe-croupion, celle de Bruxelles, pâle copie néo-carolingienne,
réduite non pas à un « club chrétien » mais catholico-protestant
et occidental.
Et
l’on doit alors dire que cette pseudo Europe est aussi et surtout une Europe
américaine et coloniale. Car le découpage d’une Europe qui exclurait l’Orthodoxie
slave et les peuples turcs et arabes est exactement la vision prônée par le
Pentagone et ses théoriciens à la Huntignton, avec leur fausse théorie du « choc
des civilisations ».
Ajoutons
que la vision de l’Europe comme un « club chrétien », issue de
l’idéologie démocrate-chrétienne des pères fondateurs de la Communauté
européenne des Années 1950-60, a une parenté incontestable avec l’idéologie
américaine qui, malgré le mythe du melting-pot diffusé à usage des
classes dominées, assure à la classe dominante yankee – celle des WASP, les
« White Anglo-Saxons Protestants » - la direction de la
nouvelle Carthage. Après les WASP, les « White European Christians »,
leurs valets idéologiques ?
Même parmi les partisans du non à l’adhésion de la Turquie, on est conscient du caractère non européen, anti-européen, de cette vision fermée de l’Europe. A la question « L'Europe est-elle un «club chrétien ? » , Sylvie Goulard, du Ceri, doit se résoudre à répondre « Non, l'Union, qui compte des millions de musulmans en son sein, ne saurait reposer sur un ostracisme religieux contraire à la liberté de culte et à la tolérance. Les chrétiens chercheraient en vain dans l'Evangile la justification d'une telle ségrégation ; les héritiers des Lumières ne sauraient faire à Voltaire un tel affront. Fermer la porte à un peuple en raison de sa religion reviendrait pour les Européens à se renier eux-mêmes ».
L’EUROPE DE BRUXELLES A-T-ELLE UN PROJET POLITIQUE
INDEPENDANT DES INTERETS AMERICAINS ?
L’idée
de l’Europe comme un « club chrétien », telle que la véhicule
Giscard, et la vision américaine du « choc des civilisations »,
théorisées pour le plus grand profit des USA comme fermées et antagonistes
(ce que dément l’Histoire de la Méditerranée) qu’elle véhicule, sont dénoncée
avec justesse par les historiens du monde musulman.
Ecoutons
Robert Anciaux, Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, spécialiste
du monde musulman contemporain (in LE SOIR, Bruxelles, 16 nov. 2002) :
« C'est, à mon sens, une vision figée et en quelque sorte réactionnaire,
que ne justifie pas l'évolution historique de certains pays musulmans, dont la
Turquie. L'idée que l'Union serait un « club chrétien » peut convenir à des
chrétiens. Pas à des laïques. (…) Rien ne s'oppose, au moins, à ce que la
Turquie soit mise sur le même plan que les autres candidats (…) L'Europe
vient de créer un partenariat euro-méditerranéen, fondé sur une certaine
vision de la sécurité en Méditerranée orientale. Or il est évident qu'une
collaboration étroite entre la Grèce et la Turquie est incontournable si l'on
veut assurer concrètement la sécurité dans la Méditerranée orientale. Dans
ce cadre, l'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne pourrait constituer
un élément de cohésion de son système sécuritaire ». Anciaux
conclut en posant, lui aussi et comme le PCN, la question fondamentale et inévitable
à propos du projet européen : « Par conséquent, l'Europe
doit savoir ce qu'elle veut faire politiquement : a-t-elle un projet politique
à l'échelon régional, qui en fasse un gestionnaire à part entière de
l'ordre international ; ou veut-elle simplement rester un club fermé de pays
industrialisés prospères recouvrant l'aire culturelle héritière de la
civilisation chrétienne occidentale, laissant aux États-Unis le monopole de la
gestion politique de l'Ordre international ? ».
L’EUROPE IMPERIALE DE REYKJAVIK A VLADIVOSTOK ET DU QUEBEC AU SAHARA
CONTRE LA FAUSSE EUROPE-CROUPION COLONISEE DE BRUXELLES
Cette vision de l’Europe-croupion n’est pas la nôtre. Celle que nous défendons à la suite de Jean Thiriart depuis 40 ans est une vision impériale, la Grande-Europe, du Québec ( car nos frères de la Nouvelle France sont aussi l’avant-garde de l’Europe ) au Sahara et de Reykjavik à Vladivostok. Ajoutons une vision anticolonialiste, car cette Europe ne pourra se faire que contre Washington et l’OTAN, à l’issue d’une lutte de libération nationale.
Dans cette vision impériale, où l’Europe n’est pas le but mais le moyen d’imposer une alternative universelle à la vision du monde consumériste yankee, toute conception ethnique est exclue. Sont européens de facto les peuples appelés à participer au destin de l’Empire. C’était la vision de Rome, de la République jacobine. C’est celle de notre « Communautarisme européen ».
Dans cette vision, nos
compatriotes turcophones sont déjà des Européens politiques. Et les peuples
des deux rives de la Méditerranée partagent le destin commun.
C’est aussi pourquoi le
PCN, dès le début des Années 80, faisait campagne avec Jean Thiriart, pour
l’entrée immédiate de la Turquie dans la Communauté européenne.
On est loin ici des petites ambitions économiques des nains de Bruxelles.
Bruxelles est devenue de facto la capitale de l’Union européenne. La ville comme le projet politique que l’on y esquisse est bien trop étriquée pour rester demain la capitale de la Grande-Europe. Bruxelles fera une excellente préfecture du Département de la Meuse et de l’Escaut. Ni plus ni moins !
Mais les trois capitales historiques de la Romanité, Rome, la Seconde Rome Byzance-Istambul et la Troisième Rome Moscou, doivent appartenir à nouveau au destin impérial commun : celui de la Quatrième Rome, l’Europe unitaire et communautaire.
En 1987, en compagnie de Jean THIRIART, nous lancions une campagne pour l’adhésion immédiate de la Turquie à la Communauté européenne (*), précisant les Communautaristes européens voulaient une « Grande Europe élargie aux deux rives de la Méditerranée ». Thiriart, qui défendait la même thèse depuis 1960, y rappelait tout le mépris que lui inspirait les positions xénophobes de l’extrême-droite et y condamnait sans appel pour crime contre l’Europe les partisans d’une « Europe blanche » constituée sur des bases raciales ou ethniques (« La Turquie province d’Europe », in CONSCIENCE EUROPEENNE, n° 18, juillet 1987). (*)
Notre thèse était – et reste – qu’ « Arabes et Européens sont effectivement étroitement unis, non seulement parce qu'ils se partagent la Méditerranée mais aussi et surtout parce que l'histoire les a réunit hier et que la volonté commune d'unification de nos peuples doit les unir à nouveau aujourd'hui. La symbiose des unités arabes et européennes est indispensable. L'unité arabe conduira à chasser les américains de la Méditerranée et à repousser la VIème flotte yankee au-delà des " colonnes d'Hercules ". L'unification européenne, en opposant aux Etats-Unis un outil de puissance militaire, économique et industriel qui leur est supérieur, conduira à la défaite planétaire de l'impérialisme. Enfin, ensemble, européens et arabes referont de la Méditerranée leur lac intérieur, une nouvelle " Mare Nostrum ", comme aux jours heureux où celle-ci ne divisait pas les peuples mais les unissait ».
Notre position était alors bien isolée. Elle a fait
du chemin depuis.
De l’autre côté de la Méditerranée, où la Libye de Kadhafi défend les mêmes positions que nous sur la nouvelle « Mare Nostrum ». « Nous voulons la paix en Méditerranée... Nous voulons préserver les intérêts arabes et européens, et développer la coopération entre nous », proclame Kadhafi.
Mais aussi en Europe.
Dans L’EXPRESS, sous le titre
« Pourquoi gifler les Turcs ? » (14 nov. 2002),
Bernard Guetta signe un plaidoyer pour la Turquie européenne que nous
pourrions signer : « Quelle erreur! Non seulement la Turquie est
belle et bien européenne, non seulement MM. Védrine et Giscard d'Estaing
ignorent l'Histoire, mais à fermer aux Turcs les portes de l'Union nous ne
serions que stupides. Ce n'est pas pour rien que l'Empire ottoman était qualifié
dès le XIXe siècle «d'homme malade de l'Europe» - de l'Europe et non pas de
l'Asie. C'est parce que ses élites étaient déjà tournées vers nous, vers
notre culture, nos idées, notre industrie, que la Turquie pressentait que son
empire lui échappait, qu'elle ne voyait déjà plus son avenir dans le monde
arabe, mais dans cette Europe où elle comptait déjà tant. Quand Paris et
Londres, à la fin de la Première Guerre mondiale, se furent partagé l'empire
défunt, Kemal Atatürk importa donc l'Europe en Turquie, copiant
l'administration française, introduisant la séparation de l'Eglise et de l'Etat
et cantonnant les imams aux mosquées.
Là commença une marche forcée
vers l'Europe (…) Huit décennies plus tard, les deux tiers des Turcs sont
partisans de l'entrée dans l'Union. Cette européanisation de la Turquie n'est
aujourd'hui plus l'ambition d'une élite. C'est une réalité.
L'identification de ce pays à l'Europe est si forte
qu'il n'est pas un de ses partis, pas même et surtout pas les ex-islamistes désormais
aux commandes, qui n'adhère à ce projet. En Turquie, la prégnance de nos
valeurs est telle qu'elle impose la laïcité à l'islamisme, sécularise
l'Islam et l'intègre à ce siècle, qu'elle le montre compatible avec la démocratie,
et nous irions dire aux Turcs que, non, désolés, Ben Laden et les GIA avaient
raison, les frontières de ce siècle sont religieuses ? On peut aussi se tirer
dans le pied, refuser sa victoire et l'offrir aux fanatiques, mais on n'en voit
pas l'intérêt (…) on peut choisir d'opposer la chrétienté à l'islam plutôt
que les Lumières à l'obscurantisme, mais pourquoi ? Pourquoi irions-nous dire
aux musulmans de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne que le modèle turc
était une impasse et que leur seul horizon est wahhabite ? Pourquoi
refuserions-nous d'avoir pour frontière avec le monde arabe un Islam laïque et
européen? Pourquoi retourner la Turquie contre nous ? (…) Est-ce alors parce
que les Turcs sont non seulement musulmans, mais aussi nombreux ? Eh bien, oui !
C'est tout le non-dit de l'affaire, mais si nous nous croyons si faibles que 67
millions de «musulmans laïques» nous islamiseraient de force, intégrons tout
de suite les Etats-Unis d'Amérique. Arrêtons de parler d'Europe! Devenons
américains - ce sera plus sûr ».
DE GISCARD A LE PEN :
XENOPHOBES DE TOUS PAYS !
Faisons une diversion.
Le Pen a immédiatement applaudi aux propos de Giscard, précisant dans un communiqué que « le président de la Convention pour l'avenir de l'Europe a visé juste ».
Curieusement nos media, qui ne manquent jamais de citer le moindre propos de Le Pen sur ses ambitions dynastiques et népotistes à propos de sa fille Marine, ont oublié de répercuter cette approbation de l’extrême-droite xénophobe.
Lors du cirque barnumesque du second tour de la récente élection présidentielle française, nous dénoncions l’imposture qui voulait faire de Chirac et de la Droite libérale l’ennemi du « Front National », alors que des complicités multiples les lient depuis trente ans.
Giscard fut le premier à tisser ces complicités, utilisant les mercenaires néo-fascistes pour ses services d’ordre et sa propagande. L’osmose était aussi idéologique. Son bras droit d’alors, Michel Poniatovski, signait même au début des années 80 un livre intitulé « L’avenir n’est écrit nulle part », qui puisait directement aux rêveries indo-européennes de la « Nouvelle Droite » et de ses amis du FIGARO-MAGAZINE.
Ses interlocuteurs d’alors sont aujourd’hui devenus les « ultras de la guerre ethnique » (comme les appelle LE POINT), à « Terre et Peuple », notamment. Ce sont les mêmes qui publiaient il y a peu un livre sur l’ « identité régionale » – « identité » chez eux étant une formule policée pour racialisme – préfacé par Raffarin … Et qui aujourd’hui lancent une campagne contre la Turquie dans l’Europe au nom de la pureté raciale de l’ « Europe blanche » (sic).
LA FAUTE ORIGINELLE DE LA FAUSSE EUROPE DE BRUXELLES :
LA SUJETION A WASHINGTON
Mais revenons à notre sujet.
Nous pourrions pardonner aux nains de Bruxelles l’étroitesse de leur vision politique. Mais ce sont aussi et surtout des traîtres à la cause européenne qu’ils prétendent défendre. Car refuser Moscou, Kiev et Istambul dans l’Europe, c’est accepter la vision américaine de l’Europe.
Car pour Washington, comme le rappelle cyniquement un Brezinski, l’étoile polaire de la politique américaine c’est l’occupation définitive de l’Europe et le rejet de Moscou et du Moyen-Orient hors de celle-ci. On sait chez les néo-carthaginois de Washington et de Wall-Street que la naissance d’une Europe impériale, d’une Quatrième Rome, sonnerait définitivement le glas de la domination planétaire yankee théorisée et amorcée dès la fin du XIXème siècle.
Le traité de Maestrich, clé de l’actuelle construction européenne, officialise cette sujétion en plaçant la défense européenne dans le cadre cde l’OTAN et sous contrôle américain.
L’AFFAIRE
IRAKIENNE : UNE TRAHISON DE PLUS !
L’actualité nous rappelle une fois de plus cette trahison avec l’affaire irakienne.
Après avoir joué théâtralement le rôle d’une pseudo-opposition à Bush, la France, avec l’aval des autres dirigeants européens, a voté la nouvelle résolution contre l’Irak, alors qu’en usant de son droit de veto elle pouvait bloquer les projets immédiats de Bush et de ses faucons. Une résolution qui loin d’ « offrir une chance à la paix » (sic) n‘est qu’un blanc-seing à l’agression yankee contre le peuple irakien et son gouvernement bassiste légitime.
Loin des semi-vérités honteuses des media européens, la presse américaine, triomphaliste, révèle crûment la vérité.
THE NEW YORK TIMES annonce que “la guerre qui approche se fait sentir à Washington et dans d’autres capitales étrangères”, rappelant que le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell a affirmé que “la résolution soumise au vote n’empêchera pas les Etats-Unis d’attaquer l’Irak”. “Si les Européens pensent qu’en les consultant l’administration Bush les autorise à opposer un veto à une future intervention américaine, ils ont mal compris la nature de ce qu’ils viennent d’accepter”, déclare encore plus brutalement un spécialiste américain des relations internationales dans le LOS ANGELES TIMES, qui ne dissimule même pas le mépris amusé affiché aux USA pour les politiciens européens.
Un autre media numérique étasunien,
d’opposition, le WSWS, titre « La résolution de l'ONU contre
l'Irak : une couverture cynique pour une agression américaine »
et définit clairement les enjeux de nouvelle motion du conseil de sécurite :
« Avec son vote unanime sur la résolution américano-britannique menaçant
de «sérieuses conséquences» l'Irak s'il ne se conforme pas au nouveau régime
d'inspection des armements, le Conseil de sécurité des Nations unies vient de
donner à l'administration Bush un feu vert international pour la guerre qu'il
prépare contre cette nation arabe. La résolution n'est qu'un cynique document
qui met délibérément de l'avant des exigences impossibles à respecter pour
l'Irak. Il satisfait en ce sens les exigences de Washington: fabriquer un prétexte
pour lancer une guerre dont les préparatifs sont déjà très avancés, sans être
obligé d'obtenir une autorisation du Conseil de sécurité. Présentée par
l'administration Bush et les médias, comme étant le résultat de négociations
intenses sur des questions substantielles, la résolution représente en fait la
capitulation des autres membres permanents du Conseil de sécurité, la France,
la Russie et la Chine, en réponse aux intenses pressions de Washington (…)
Initialement, la France ainsi que la Russie insistait pour que le Conseil de sécurité
prenne un second vote pour autoriser une action militaire contre l'Irak dans le
cas où le pays ne respecterait pas le régime d'inspection militaire. Cette
demande a cependant été abandonnée face à l'intransigeance de Washington
(..) Le tiraillement diplomatique sur le texte à adopter n'était motivé par
les autres membres du Conseil de sécurité que pour se donner une couverture
politique pour masquer leur capitulation face à Washington. Les États-Unis
vont maintenant présenter la résolution comme étant une autorisation des
Nations unies pour une guerre d'agression non provoquée (…) L'appui de
Conseil de sécurité pour une telle intervention réactionnaire de type néocolonialiste
ne laisse aucune place pour des illusions dans le rôle supposément
progressiste des Nations unies ou dans la capacité des rivaux impérialistes de
Washington à freiner l'éruption mondiale du militarisme américain ».
Les marionnettes européennes de Washington ne sont ni plus ni moins que ce qu’étaient le régime de Vichy ou le gouvernement d’Oslo entre 1940 et 1944 : des Kollabos. Ils devraient méditer sur le sort qui fut ensuite celui de Pétain ou de Quisling.
CHIRAC OU LA TRAHISON DE LA POLITIQUE
GAULLISTE D’INDEPENDANCE NATIONALE
Le théâtre développé par Chirac à l’occasion de la crise irakienne pour dissimuler la capitulation sans conditions des valets européens de Washington nous vaut de longs commentaires dans les media aux ordres de l’Hexagone sur le « retour de la politique gaulliste » (sic) et la « dimension internationale » (resic) acquise par le président français.
La réalité est toute autre. Depuis l’échec de Mitterrand dans la question de la réunification allemande, la politique gaulliste est morte et définitivement enterrée. La France, derrière un verbiage impuissant à usage de politique intérieure, est aujourd’hui la meilleure colonie de Washington et le bon élève de la classe OTAN.
Ce n’est pas nous qui le
disons mais LE MONDE (« Le corps européen et la lutte antiterroriste »,
13 nov. 2002), le moniteur de l’américanisme en France : « Le
24 octobre, le département d'Etat américain a diffusé, comme il le fait régulièrement,
un état des contributions que chaque pays allié des Etats-Unis, à l'OTAN ou
en instance d'y être admis, consacre à "la lutte globale contre le
terrorisme". Un classement qui relève des critères du seul gouvernement
américain. C'est en quelque sorte un palmarès des bons et loyaux services que
Washington publie. Parmi les dix-neuf Etats membres de l'Alliance atlantique et
les neuf autres qui aspirent à l'être, la France est distinguée. "En
2002, la France a été le contributeur militaire le plus important"
après les Etats-Unis, est-il précisé dans ce document du département d'Etat
qui souligne la présence des armées françaises en Afghanistan, en mer d'Oman
et dans le Golfe, au Tadjikistan, au Kirghizistan et, en règle générale,
durant toute la campagne alors dénommée "Liberté immuable" (…) la
participation française à la campagne d'Afghanistan a été appréciée des
Etats-Unis. On supputait sur le fait que la coopération entre services de
renseignement des deux pays a fonctionné sur le terrain, au niveau de la
direction générale de la sécurité extérieure et des forces spéciales. Mais
il faut croire aujourd'hui, selon le département d'Etat, que la complicité sur
place a été plus étroite encore entre les deux armées, même si les états-majors
français ont dénoncé le "leadership" opérationnel exercé par le
Pentagone ».
La « délivrance de ce certificat de bon allié de Washington », comme l’écrit avec une satisfaction non dissimulée Jacques Isnard, l’éditorialiste du MONDE, indique sans appel la mort de la politique gaulliste, trahie et étouffée par Chirac. Loin du retrait gaulliste de l’organisation militaire de l’OTAN, de la création de l’Arme nucléaire française, de l’expulsion du SHAPE – l’Oberfeld Kommandantur de l’US Army en Europe - de France, il salue l’intégration totale des Armées françaises dans le dispositif militaire colonial de Washington en Europe, l’OTAN.
CHOISIR SON CAMP
Théoricien du Parti de l’Europe, Jean Thiriart exposait que la Révolution européenne avait deux sortes d’ennemis : le Parti américain – celui des Kollabos de Washington, les Giscard, Chirac, Verhofstadt, Berlusconi, Blair et autres caniches yankee – et les Partisans des petits nationalismes étriqués.
Rien n’a changé. Aujourd’hui les valets de Washington tiennent le même discours que les petits-nationalistes attardés de l’Extrême-droite xénophobe – celle de Le Pen ou des néo-nazis racialistes « identitaires » - ou de la Droite pseudo-souverainiste.
Face à la question turque, Giscard, Le Pen ou Max Gallo parlent à des degrés divers le même langage. Celui de l’anti-Europe, c’est-à-dire celui qui sert le mieux l’impérialisme yankee. Et qui est aussi – et ce n’est pas un hasard - celui de Brezenski ou de Huntigngton.
L’Europe libre sera anti-américaine ou ne sera pas. Et la liberté de l’Europe passe par la dimension géopolitique, celle de l’Empire d’Europe, de l’Atlantique à Vladivostok et à l’Irak !
Cartago delenda est !
Luc MICHEL,
Président du PCN-NCP.
VOIR LE DOSSIER SPECIAL TURQUIE